Lectures Érotiques (13). Eric Mouzat : Tes Désirs Sont Des Ordres (Editions JAi Lu, 2008)
Dans « Lectures érotiques (2) Petits arrangements conjugaux » (La Musardine 2007), puis dans « Lectures érotiques (9). Je t'en supplie, trompe-moi encore » (Editions La Musardine, 2011), j'avais déjà présenté des ouvrages érotiques d'Eric Mouzat.
Je ne reviendrai donc pas sur la biographie de l'auteur, vous renvoyant à ce qui a été publié sous « Lectures érotiques (2) »
Cet ouvrage avait été publié en 2001 aux Editions Blanches, sous le titre « Ode à trois ».
« Ta hardiesse m'avait surpris, comme je crois, elle me surprendra toujours. C'est l'essence même de ton magnétisme, de cette enjôleuse aura qui attise tant le feu du désir dans le regard concupiscent des hommes que tu croises. C'est ainsi que je t'aime, et que je t'aimerai aussi longtemps que tu me feras souffrir de plaisir. »
Ainsi s'adresse le narrateur à sa compagne, jeune femme belle, gourmande, équivoque, qui aime tourmenter les hommes en général et le sien en particulier. C'est elle qui commence à l'initier à des plaisirs inconnus où se mêlent amour, sexe et partage. Mais l'élève dépasse le maître, et, pour lui plaire, il cherchera à son tour à lui faire revivre un passé idyllique, au risque de la perdre. Un joli récit érotique qui réunit plaisir, jalousie et fantasmes.
Un jeune couple fonde sa relation sur l'échange et le partage. Elle est belle, gourmande, un peu perverse et a un goût sans limite pour le désir des hommes. C'est elle qui commence à initier son mari à des plaisirs inconnus où se mêlent amour, sexe et partage. Il se découvrira un tel goût pour les plaisirs douloureux de la jalousie qu'il favorisera les rencontres de sa femme, parfois dans la gêne qui décuple l'extase. Puis il cherchera à son tour, après quelques tâtonnements forts plaisants, à lui faire revivre un passé idyllique qu'elle croyait perdu. Elle lui a appris le plaisir de la surprise et c'est lui qui la prendra à son propre jeu au risque de tout perdre pour elle.
Éric Mouzat nous livre ici, une bien belle histoire avant tout damour ou se mêlent et sentremêlent sans cesse, lérotisme, le sexe et un sentiment bien connu des amoureux les plus fous : la jalousie.
RESUME
Le narrateur sadresse tout au long du roman à sa compagne, une belle et jeune femme, gourmande et sans tabous qui a la particularité daimer tourmenter les hommes. Il est sa première victime quotidienne et ne perd jamais une occasion de se laisser guider pour découvrir toute létendue dun érotisme quil ne soupçonnait même pas en lui.
Cest lors dun déjeuner de famille, quil fait sa connaissance. Alors jeune, innocent et surtout plein de désirs, il la découvre, belle, envoûtante et joueuse, à tel point quelle lamène aux frontières de lorgasme, le caressant sous une table sans discrétion, à peine cachée par un bout de nappe. Puis le laissant au bord dun orgasme quil ne pensait pas pouvoir contrôler, elle senvole déjà dans les bras dun autre, avide lui aussi de la caresser et de la posséder. Cette femme est dangereusement attirante et il sait quil la voudra encore et encore.
Il la demandera en mariage et commencera alors cette vie en commun, oscillant entre une sexualité hors du commun et une jalousie toute masculine, féroce et terriblement excitante pour lui. Daventures en éjaculations multiples, il nous fera vivre ses péripéties à la fois sensuelles et sexuelles, partageant avec le lecteur ses sensations et ses envies.
Mais attention, il faut savoir se méfier des hommes discrets, il se pourrait bien quun jour lélève dépasse de loin la Maîtresse et que celle-ci devienne soudain dépendante et soumise à cet homme, quelle menait pourtant si bien par le bout de la queue.
QUELQUES EXTRAITS POUR INVITER A LA LECTURE
« Quoi qu'il en soit, il y a toujours avec toi un fond de vérité. Je t'ai si souvent surprise avec les autres, ambiguë, équivoque, licencieuse et tellement belle, tellement comme je taime, à me tourmenter de l'extase de te voir profiter de la faiblesse des hommes, à leur promettre monts et merveilles devant moi, à choquer leur femme impuissante et à les abandonner ensuite dès que tu les savais prêts.
« Désormais, tu pouvais tout me dire, tout me demander. J'étais sous le charme de ta folie érotique. J'avais rêvé d'une femme comme toi, comme d'un idéal de perfection perverse, et tu étais à côté de moi, fine et gracieuse, lissant de temps à autre tes longs cheveux blonds de tes doigts graciles tous ornés d'une ou de plusieurs bagues ».
« Tout ce que tu me racontais n'était peut-être pas vrai, mais les mots qui sortent de ta bouche ont un tel pouvoir sur mes fantasmes, sur ma peau, sur mon corps, que jy crois chaque fois, que j'y croyais alors que je ne sais plus très bien aujourd'hui ce qui est imaginaire et ce qui ne l'est pas ».
« Ton enseignement était à la fois progressif et raisonné, tantôt vigoureux et violent, tantôt subtil et doux. Je devins pour toi la chose de ton plaisir, le jouet de tes matins, le soldat de tes moindres envies ».
« Ses lèvres pulpeuses brillaient des flammes chaudes des bougies de la pièce. Elles étaient faites pour être effleurées du bout des doigts, de la pointe de la langue. Elles n'avaient été conçues pour rien d'autre qu'être embrassées. »
« Ma décision était désormais prise. J'avais toujours su que je t'offrirais, un jour ou l'autre, un anniversaire érotique. Il fallait que l'occasion fût belle. Que des événements la justifiassent, que je fusse moi-même prêt.
Cette fois-ci, tous les ingrédients étaient réunis : la symbolique d'un quart de siècle, la plénitude de ton appétit, une rencontre opportune, une gravure écornée d'orgie par hasard découverte dans ton sac entrouvert. A dessein, peut-être? ... »
MA LECTURE
Ce roman de 117 pages est agréable à lire. C'est l'histoire d'un couple qui s'aime, se désire et ose de multiples aventures. La plume dEric Mouzat est à la fois pleine de tendresse et hardie de mots plus sauvages. On bascule entre deux mondes : celui de l'amour infini qui cherche à rendre l'autre le plus heureux possible et la recherche du plaisir des corps à partager sans tabous et à l'infini.
Eric Mouzat nous livre un récit libertin émouvant, rempli de tendresse et d'amour. Un amour infini de cet homme pour son épouse, pour laquelle il accepte toutes ses folies.
L'auteur nous fait partager les tumultes d'un homme qui est prêt à tout pour garder sa femme qu'il aime passionnément. La réalisation de ses fantasmes est prioritaire sur la jalousie qu'il peut ressentir et même sur le danger de la perdre au risque de lui faire goûter des saveurs que seul un autre peut lui donner.
Voici un être dominé et captivé par la beauté, la sensualité et l'érotisme que sa compagne dégage en chaque instant. La lame de la jalousie qui fend son cur chaque fois qu'elle s'intéresse de près ou de loin à un autre homme, ne sera jamais un coup fatal pour leur couple, au contraire, il sera un moteur. Pour garder sa belle à ses côtés, il ira jusqu'à lui faire le plus beaux des cadeaux.
L'homme s'adresse à sa bien-aimée lui rappelant leurs souvenirs. Tantôt il s'adresse directement à elle au présent, tantôt il revient au passé pour décrire un événement en particulier. La plume poétique, sensuelle et riche dEric Mouzat nous transporte vite dans les jeux érotiques de ce couple particulier.
« Tes désirs sont des ordres » est une histoire libertine, voluptueuse où les sentiments et la tendresse viennent sublimer « certaines pratiques ».
Tout cela fait réfléchir à ce que l'on est capable de faire par amour. Les sentiments exprimés sont louables et beaux !
C'est sensuel, c'est amoureux. Ça tourne beaucoup autour du sentiment de jalousie masculine mélangé à celui de l'excitation.
On a le point de vue d'un homme soumis. On est vraiment dans un couple libertin, un peu spécial mais ce qui est bien c'est qu'il nous raconte la vie sexuelle de son couple qui est atypique.
CE ROMAN ET MOI
Ce petit roman, cette nouvelle dun maître de lérotisme, occupe une place particulière pour moi.
Il minterpelle bien entendu par les thèmes quil évoque : le candaulisme et la jalousie, lhypersexualité et lamour, la bisexualité.
Mais sa place particulière vient du fait que sa lecture men a été recommandée par Philippe et quà plusieurs moments, le déroulé du roman ma rappelé notre propre parcours.
UNE RELATION ATYPIQUE OU LA FEMME A DROIT DINITIATIVE
Leur relation est atypique, dès ses débuts. Comme le dit lauteur, « dhabitude, ce sont les hommes qui prennent les devants. » Avec la séance « sous la nappe », au début du livre, cest elle qui prit linitiative, cétait sa main qui sétait glissé sur le genou du narrateur. Rien ne larrêtait et surtout pas le risque dêtre découverte, alors même quune autre femme a fini par comprendre ce qui était en train de se passer.
Cest dès ce moment-là que sont posées les bases de leurs relations, puisqualors quelle vient de conduire lauteur au bord de la jouissance, elle danse avec un autre homme, se laisse tripoter et embrasser. Lauteur est partagé entre la jalousie et une incontrôlable excitation. Il sait dès ce moment-là quelle pourra tout lui demander et prend conscience de son candaulisme.
Moi aussi, jaime prendre linitiative, jai souvent eu loccasion de le raconter, et cest dailleurs ainsi que Philippe est devenu mon amant (« Philippe, le mari candauliste et Olga, lépouse hypersexuelle (3) : la rencontre avec Philippe ») ou que je me suis offerte à Hassan (« Philippe, le mari candauliste et Olga, lépouse hypersexuelle (30) : Olga et Hassan »).
UN MARIAGE SPECIAL
Jai aussi beaucoup aimé le récit de leur mariage, qui comme la première cérémonie qui ma unit à Philippe (« Philippe, le mari candauliste et Olga, lépouse hypersexuelle (5) : mariage et adultère »), fut très spécial.
La jeune mariée, nue sous sa robe et ses jupons, poussa la perversité jusquà se faire jouir avec un gode pendant que le prêtre officiait !
LIMAGE DU MARI CANDAULISTE
Ce petit opuscule illustre, par beaucoup daspects, une nouvelle dune forme particulière de candaulisme, le « cuckold », celle où le mari est humilié par sa femme. Cest ainsi quelle annonce devant des témoins ébahis sa volonté de dépuceler lanus de son mari et quaussitôt le couple rentré à la maison, elle procède comme elle lavait promis.
Nous avons eu notre phase « cuckold », lorsque jétais sous la coupe de Rachid. Je nai pas occulté cela, même si nous nen sommes pas particulièrement fiers. Etait-ce pour nous un passage obligé ? En tout cas, il est derrière nous, nous avons depuis mis en place un autre équilibre.
Le texte de Mouzat permet aussi de réfléchir à la place du mari candauliste et à limage que celui-ci a de lui-même.
Un mari candauliste est dabord un homme amoureux fou de son épouse, mais qui estime quil ne peut à lui seul combler celle quil adule et qui prend plaisir à ce quun autre ou des autres y pourvoient ou du moins y contribuent.
Ce constat peut saccompagner dun autodénigrement du mari. Et cest ce que ressentait Philippe, qui a dû faire un énorme travail sur lui-même, saffirmer, se battre pour me reconquérir, dabord contre Hassan, puis contre N. et passer dun rôle passif au rôle actif de régulateur de mes plaisirs.
En me donnant cette nouvelle à lire, Philippe avait surligné ce passage, page 38 : « Je me demandais souvent quels attraits je devais avoir pour toi, moi tellement insignifiant, toi si belle, si rayonnante. Moi, tel que je suis, et toi, telle que tu es ! Ce sera le principal mystère de mon existence. Comment une femme aussi courtisée que toi, aussi sublime que toi, a-t-elle pu poser son regard sur moi et le garder assez longtemps pour quaujourdhui encore nous soyons ensemble ? ».
Philippe ajouta :
Cest exactement ce que je ressens !
Jai failli le gifler, je lai regardé sévèrement, très en colère :
Ne dis plus jamais que tu es insignifiant, Philippe T. Je ne supporte pas que tu te dévalorises, tu entends ? Tu es lhomme qui ma rendu heureuse, qui ma fait assumer ce que je suis, qui a compris ma nature profonde. Tu es un trésor, tu es mon prince. Et rappelle-toi que tu es à moi, ce qui explique que je ne supporte pas quune autre tapproche et, encore pire, essaie de nous séparer. Cest pour tout ça que je taime et que je nai jamais cessé de taimer, même quand jétais sous la coupe dun autre. Il avait mon corps, tu as mon âme ! Et tu as aussi mon corps !
Ce qui aurait pu finir en dispute conjugale finit dune toute autre façon. Je me suis levée, jai ouvert mes bras et nous nous sommes longuement embrassés. Ce jour-là, nous avons longuement fait lamour, alternant tendresse et ébats torrides. Je suis à peu près certaine que cest ce jour-là que nous avons conçu notre fille Sofia.
Comme Philippe, ce mari fou damour est le complice idéal de lhypersexualité de son épouse.
De passif, du simple consentement, il passe à linitiative, comme lorsquil organise, pour lanniversaire de sa belle, une soirée érotique, où il offre son épouse, les yeux bandés, à deux hommes, un expérimenté, Armand et un novice. Le jeune homme jouira dans la bouche de lépouse comblée, Armand la sodomisera, pendant que le mari la prendra, partageant dans un long baiser le sperme du jeune amant.
BISEXUALITE
Jai un autre point commun avec lépouse de lauteur, cest celui de sa bisexualité, révélée dès son dépucelage, qui, comme pour moi, sest passé avec un couple.
Jai aussi beaucoup aimé le passage où, jeune fille, elle est la proie de ses coéquipières de volley. Elle va vivre avec sa coéquipière Ondine une véritable révélation. « Vous êtes restées ainsi lovées, lune contre lautre, une éternité, plus que tout une vie. Elle tavait permis de découvrir une brèche dans ta vie, un autre univers, quelque chose de toi qui disparaitrait avec elle, mais qui serait en toi, jusquaux plus profonds des temps. »
Ces mots si beaux, je peux, comme me le fit aussi remarquer si justement Philippe, les adresser à ma femme, à ma compagne, Agun. Sauf que moi, qui pensait lavoir perdu, jai eu le bonheur immense de la retrouver. Et comme dans le cas dOndine, cest grâce au mari candauliste que jai pu retrouver ma belle.
Et comme cette femme le fit pour Ondine, jai, moi aussi, dit à Philippe, quand je lui ai offerte Agun :
Sois très doux avec elle, elle na jamais connu dhomme !
La scène où Ondine est déflorée est magnifique et ma inspiré quand jai demandé à Philippe de faire la même chose à Agun et où nous avons passé, à trois, une nuit damour mémorable.
Comme Agun en ce qui nous concerne depuis quatre ans, Ondine va partager la vie de ce couple.
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